Autobiographie d'une, medium un regard sur mon âme Chapitres 1 à 4)
- Isabelle Garcia
- 12 juin
- 62 min de lecture
Dernière mise à jour : 19 juin
"Un regard sur mon âme"

Aujourd’hui est une journée très particulière pour moi, Pour mon avancée. Depuis que je m’occupe du blog « les âmes intuitives » je me surprends à aimer partager. Ce qui est assez contradictoire étant donné que je n’aime pas spécialement étaler ma vie sur les réseaux sociaux. Si ce jeudi 12 juin est particulier c’est que j’ai décidé de partager mon autobiographie, mon histoire, ma vie. Je vais me dévoiler et me livrer comme jamais je ne l’ai fait jusque-là. Je sais par avance que le regard des gens va changer, certains me verront comme une sorcière, car le monde divinatoire fait peur. Que l’on soit tarologue, medium ou même magnétiseur, nous sommes en général très mal vus, souvent même pris pour des charlatans. Pour que ma vie soit bien compliquée je suis les 3 à la fois. L’homme est terrorisé par l’inconnu et il ne s’aventure pas dans un monde qu’il ne connaît pas, non, il préfère le concret, il ne croit qu’en ce qu’il voit. Il préfère ne pas imaginer qu’il puisse y avoir des choses qui le dépassent. Et oh combien je les comprends ! Si je ne voyais ni ne ressentais rien, pourquoi voudrais-je croire au néant ? Il est tellement plus logique de ne pas croire en réalité car la majorité des personnes qui ne voient n’ont de ressentis sont dirigé dans la croyance pour se raccrocher à quelque chose. C’est la foi qui donne des ailes, qui pousse l’être humain à se dépasser et se relever de situations parfois très compliquées. Qui sommes-nous pour juger des athées ou des croyants ? Après tout ce qui compte, c’est que chacun se sente à sa place et soit vrai.
Pour en revenir à cette autobiographie, certains proches, en découvrant tout au long de l’histoire mes souffrances cachées. Je parle bien sûr de ma famille et mes amis qui, pour beaucoup, ne se doutent de rien. J’ai gardé des choses à l’intérieur qui m’ont longtemps rongé et j’ai aujourd’hui besoin de les évacuer car je me sens enfin prête à affronter mes émotions. Ecrire ce livre aura été comme une thérapie pour moi. En écrivant, je n’ai pas clos pas un chapitre de ma vie, c’est bien plus que cela, j’ai fermé définitivement un livre. J’ai fermé la porte à mes blessures du passé qui sont restées bien trop longtemps ancrées en moi et fait la paix avec moi-même car le but de la vie est la en réalité. Vivre en paix avec soi-même.
Les prénoms des personnes mentionnées dans ce livres ont été changés dans le but de garder l'anonymat de chacun.
NB : Il s’est passé 6 ans entre le début de la rédaction du livre " un regarde sur mon âme " et la publication sur le blog. J’aurai donc d’autres chapitres à vous ajouter en plus des 17 déjà écris car oh oui il s’en est passé des choses depuis !
CHAPITRE 1
Nous étions au début du mois de février 2018, le mois de la saint Valentin mais aussi celui de mon anniversaire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce mois aura été riche en émotions, (je vous expliquerais lors d’un prochain chapitre le pourquoi) mais surtout, le grand moment de révélation, ou j’ai eu une idée une envie soudaine comme poussée par mes guides. J’étais en compagnie d’un ami, à essayer de me réchauffer avec un chocolat chaud, dans une grande chaîne de restauration. L'hiver battait son plein et les températures négatives avoisinaient les -2°. Et là je me suis vue, écrire mon livre, mon histoire. J’ai compris à ce moment-là comment tournerait ma vie et que je trouverais ce que j'ai longtemps cherché : ma voie. Je me rappelle lui avoir dit avec un grand sourire : « Je vais écrire un livre ». Il a écarquillé les yeux, ne comprenant pas ce qui se passait. Il faut dire qu’on était en pleine conversation lorsque je me suis « échappé ». Ceux qui me connaissent bien savent que je suis poisson et que j'ai aussi ma lune en poisson, ce qui fait que je m’évade assez souvent dans mes pensées et mes rêves. Je lui aie dit : « ma vie ce n’est pas ça, quelque chose d’autre m’attend ». Je lui aie parlé de mon ressenti et le soutien qu'il, m'a apporté à ce moment-là m’a fait beaucoup de bien. Oui, ma vie sera différente de tout ce que je m’étais imaginé. Moi Isa l’ambitieuse, toujours les mains dans les travaux à espérer une belle plus-value à la revente du bien que je venais tout juste d'acquérir était destinée à un tout autre avenir. J'adore la décoration, ainsi que voir l’évolution d’un projet, pas à pas, que j'ai imaginé moi-même, en participant activement à sa création sur les chantiers. Je suis ce qu’on appelle une multi casquettes : Je peux autant avoir les mains dans le béton que m’occuper de trouver un bien intéressant passant de pseudo agent immobilier, à maçon à créer une dalle. Je peux aussi être très coquette, en passant plus d'une heure à me coiffer comme on peut me croiser avec du plâtre sur tout le corps. Je suis toujours là où l'on ne m'attend pas.
Je commencerais par le début…
Nous étions au début du mois de février 2018, le mois de la saint Valentin mais aussi celui de mon anniversaire. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce mois aura été riche en émotions, (je vous expliquerais lors d’un prochain chapitre le pourquoi) mais surtout, le grand moment de révélation, ou j’ai eu une idée une envie soudaine comme poussée par mes guides. J’étais en compagnie d’un ami, à essayer de me réchauffer avec un chocolat chaud, dans une grande chaîne de restauration. L'hiver battait son plein et les températures négatives avoisinaient les -2°. Et là je me suis vue, écrire mon livre, mon histoire. J’ai compris à ce moment-là comment tournerait ma vie et que je trouverais ce que j'ai longtemps cherché : ma voie. Je me rappelle lui avoir dit avec un grand sourire : « Je vais écrire un livre ». Il a écarquillé les yeux, ne comprenant pas ce qui se passait. Il faut dire qu’on était en pleine conversation lorsque je me suis « échappé ». Ceux qui me connaissent bien savent que je suis poisson et que j'ai aussi ma lune en poisson, ce qui fait que je m’évade assez souvent dans mes pensées et mes rêves. Je lui aie dit : « ma vie ce n’est pas ça, quelque chose d’autre m’attend ». Je lui aie parlé de mon ressenti et le soutien qu'il, m'a apporté à ce moment-là m’a fait beaucoup de bien. Oui, ma vie sera différente de tout ce que je m’étais imaginé. Moi Isa l’ambitieuse, toujours les mains dans les travaux à espérer une belle plus-value à la revente du bien que je venais tout juste d'acquérir était destinée à un tout autre avenir. J'adore la décoration, ainsi que voir l’évolution d’un projet, pas à pas, que j'ai imaginé moi-même, en participant activement à sa création sur les chantiers. Je suis ce qu’on appelle une multi casquettes : Je peux autant avoir les mains dans le béton que m’occuper de trouver un bien intéressant passant de pseudo agent immobilier, à maçon à créer une dalle. Je peux aussi être très coquette, en passant plus d'une heure à me coiffer comme on peut me croiser avec du plâtre sur tout le corps. Je suis toujours là où l'on ne m'attend pas.
D'autres projets verront certainement le jour dans les années à venir mais ils seront d’ordre plus personnels cette fois-ci. On a tous envie d'une belle maison et voir grandir ses enfants dans la demeure familiale. Mais ce qui est sûr, c'est que je n'en ferais pas mon activité première. Non, ce qui m’attend, ou plutôt, ce qui a été prévu pour moi, est beaucoup plus grand. C’est quelque chose qui ne s’achète pas avec de l’argent. C’est plus beau que tout : Je vais vivre de mon don et m’en servir pour aider les gens et vivre dans le partage. Tout à coup des idées se bousculent dans ma tête, j’ai envie de parler de tellement de choses car il y a tellement à dire. J'en parle à mon entourage, j'essaye de prendre des idées à gauche et à droite. Mais ce ne sera que 6 mois plus tard que je commencerais ce livre. J’avais besoin de temps pour savoir par où commencer et ne pas me disperser. (Ça c'est le prétexte de base lorsque l’on a tendance à procrastiner), en réalité je manquais cruellement de confiance en moi. Comme la majorité des gens, j'ai des blessures du passé qui font que j'en avais perdu toute assurance et je ne croyais plus en mes capacités. Tout au long de notre vie, nous accumulons des peines, dues à des situations d'injustice, nous pouvons tout aussi bien être abandonné ou rejeté. Que ce soit au travail : pour une non-reconnaissance des mérites alors que nous avons travaillé très dur pour arriver à évolution qui ne vient pas ou a été accordé à une autre personne injustement. En amitié : nous sommes laissés de côté sans vraiment de raison valable alors que nous avons partagés avec ces amis tellement de choses et que nous pensions notre amitié au-dessus de tout et qu’elle ne finirait jamais. Que nous ne nous sentions pas ou peu aimé par un parent. Cela démarre pendant l’enfance ou nous avons le plus besoin d’attention et de présence de la part de nos parents. Nous pouvons tout aussi bien être abandonné par l'être aimé, alors que celui-ci nous avait juré de ne jamais le faire. Peu importe les circonstances, toutes ces situations que tout être humain vit, nous forge une barrière qui nous ferme à notre vrai "moi". Nous avons tous envie d'être comme un tout petit enfant innocent, sans soucis ni blessures. Nous souhaiterions pouvoir nous sortir de ce malaise qui nous empêche d'avancer. Nous torturant l'esprit en nous disant "à quoi bon si de toute façon tout ce que j'entreprends échoue ?", "Je ne veux plus jamais aimer ça fait trop mal et finalement ils finissent tous par partir". Pour ma part, que ce soit dans le domaine professionnel ou personnel, j’avais un gros blocage et peur de l'avenir. Je le voyais tellement noir, que je m'attirais moi-même ces situations qui allaient me faire souffrir. Quand nous en sommes à ce stade là nous pensons que nous n'arriverons jamais à rien. Encore une fois j'étais dans l'erreur, personne ne réussit sans avoir échoué et personne ne peut comprendre la vie sans avoir eu un vécu. Je suis certaine d'une chose à présent, c'est qu'il n'y a pas de malchance. Toutes les expériences sont enrichissantes et l'univers nous en envoie tout au long de notre parcours de vie. Certaines seront plus difficiles, mais ne vous méprenez pas, personne ne vous en veut, car c'est ce que nous avons tout de suite en tête lors d'un moment difficile à passer. Nous pensons alors à qu’est-ce que nous avons bien pu faire pour mériter tout cela. Bien sûr comme je vous l'ai dit nous finissons tous par connaître la souffrance. Certains seront plus expressifs à ce sujet et passeront pour "ceux qui se plaignent". Ils ont juste besoin de plus d'attention car leur blessure n'est pas la même que la vôtre et que leurs besoins sont différents des vôtres. Concrètement tout est une question d'apprentissage. Nous devons apprendre à vraiment aimer. Lorsque vous l'aurez compris, vous saurez que le but de ces expériences de vie, est de pouvoir apprécier réellement les bonnes et incroyables choses à venir. Nous avons tendance à ne pas voir le positif lorsqu'il se présente à nous. Nous sommes beaucoup trop occupés à penser à nos "problèmes" et nous nous focalisons sur une réussite, ou nous essayons de prouver aux autres ce que nous vallons. Comment voulez-vous savoir si vous êtes heureux si votre vie est simple ? Le but de tout ça c’est de nous faire aimer les choses simples. Que nous apprenions à aimer la vie, mais surtout d'aimer notre propre vie, l’instant présent et de s'aimer soi-même. J'ai dû faire un gros travail sur moi qui a été très long et épuisant émotionnellement. L'amour de soi, le développement personnel ou tout simplement ouvrir son cœur s'accepter et s'aimer nous fait passer par des phases d'émotions très fortes. Pleurer, rire, être heureux puis pleurer à nouveau jusqu'à trouver la paix. Me voilà prête aujourd'hui à surmonter mes craintes et les partager avec vous.
Je commencerais par le début…
Enfant j’attendais chaque nuit « les monstres »
Lorsque l’on est enfant, tout ce qui vient dans la nuit fait peur et est associé aux monstres comme un petit peut l’imaginer. Il faut dire que personne ne m’avait jamais expliqué ce qu’était un fantôme, un esprit et j’étais persuadé que les monstres en avaient après moi. (Ma mère a également un don qu’elle refuse car évidemment, ce don est familial). En y repensant, j’ai eu une enfance avec des nuits catastrophiques, complètement terrorisée par ce que je pensais être le mal. J’attendais chaque nuit « ces monstres » couvertures jusqu’au nez tout tremblante.
A l’adolescence comme beaucoup d’autres enfants j’ai joué au ouija avec des amis. Ce "jeu" (qui n'en n'est absolument pas un et j’insiste sur le fait que vous ne devez pas toucher à ça) consiste à appeler un esprit. Les lettres de l'alphabet sont découpées après avoir été préalablement écrites au stylo sur une feuille, un oui et un non, qui sont disposées en cercle et un verre est posé au centre. Voilà, plus qu'à « appeler les esprits ». Je me répète mais je n'encourage personne à faire cela car ça peut être très dangereux. Nous pouvons tomber sur un esprit malin, voir pire un démon. Pendant ces pratiques, j'étais souvent accusé de faire bouger moi-même le verre car il avait une force incroyable lorsque je le touchais. Il pouvait partir très très vite. J'ai compris par la suite vers l’âge de 16 ans que j’étais medium.
J’ai très longtemps cru « surtout en étant petite » que ce que je vivais était normal et que tout le monde pouvait" les sentir » (les fantômes). Je pensais même que les visites que je recevais le soir venu étaient tout à fait normales et que les autres enfants n’en parlaient tout simplement pas. Je sais maintenant ce que ce « don » n’est pas donné à tout le monde… Tous les enfants peuvent voir et ressentir les défunts mais tous n’ont pas des visites toutes les nuits par beaucoup de défunts et heureusement.
Mes nuits étaient très agitée, je pouvais parfaitement sentir une fesse contre ma cuisse, le matelas s’affaisser ou la couette bouger. Je percevais leurs émotions, joie, peur même lorsqu’ils étaient en colère. Car oui, on ne tombe pas que sur des esprits heureux et certains n’ont pas trouvés la lumière. Chaque âme part quand elle est prête et toutes ne le sont pas au moment du décès de son enveloppe corporelle. Au moment de la mort l'âme quitte le corps pour rejoindre un autre monde, ce qu'on appelle "le paradis". Certaines n'ont pas acceptées leurs morts et le fait de laisser ce corps. Le corps que l'on perçoit, que l'on connaît, s’abîme avec le temps, comme un déguisement que l'on doit abandonner. En effet, celui-ci n'est plus capable de faire vivre l'âme, qui elle, continuera à vivre sans ce "déguisement". D'autres ne se sentent pas prêtes tout simplement à "abandonner" leurs familles et se sentent responsables de la peine de leurs proches. Ils ne sont donc pas dans l'acceptation. Ils prennent souvent un rôle important dans nos vies, devenant nos anges gardiens après la mort et continuent à veiller sur nous. Mon ange gardien à moi c'est Sébastien, mon cousin (j'en parle dans le prochain chapitre). C'est fou tout ce qu'il a pu faire pour moi de là-haut, je ne serais jamais assez reconnaissante de toute l'aide qu'il m'a procuré au quotidien.
Pour revenir aux défunts, je ne les ai entendus clairement que très peu de fois. Leurs voix étaient déformées, comme brouillées, ce qui ne me permettais pas de les comprendre. La sensation de froid dont beaucoup de monde parle n'est pas systématique. Bien sûr je l’aie déjà ressentie, tout comme la caresse sur le visage, furtive mais qui vous paralyse. Nous sommes comme des "aimants" à esprits nous les médiums. Ils peuvent sentir nos possibilités de communication et tout comme le vivant veut communiquer avec sa famille, la personne décédée aussi à cette envie de pouvoir dire à ses proches qu’elles les aiment. Dans tous les cas, quand nous sommes enfant, nous ne savons pas que nous pouvons parfois aider une âme à trouver la lumière. Nous ne savons même pas qui ils sont et pourquoi ils là.
Je suis la petite dernière d'une fratrie de 5 enfants. J'ai 20 ans d'écart avec mon plus grand frère, 11 avec le dernier et je suis la seule fille au milieu de tous ces hommes. Je suis arrivée au moment où mes parents n'y croyaient plus, absolument pas prévue au programme. Aucun de mes frères n'a de don. Chose étrange, car dans la famille nous sommes assez nombreux à être clairvoyants, magnétiseurs, d'autres combattent le mal etc... Mes frères sont beaucoup plus cartésiens, surtout mon frère Jean, qui lui ne croit en rien du tout et ne veut pas entendre parler de ça. Il est catégorique là-dessus. J'aurais aimé partager cela avec au moins un d'entre eux et peut-être qui sait ? Avoir un cabinet familial mais ce ne sera malheureusement pas possible. Je regrette de ne pas pouvoir être comprise et avoir dû le cacher pendant si longtemps. Sur 12 neveux parmi eux, uniquement une seule nièce, Clara, la petite dernière tout comme moi, mes frères auront perpétué l'histoire de leurs parents à n’avoir que des garçons. Les neveux eux auront réussi à casser la chaîne des hommes en nombre supérieur en devenant parents à leurs tours. Au milieu de cette petite équipe de foot, seulement un neveu fait des rêves, Clément et arrive à voir le futur dans ceux-ci. Parfois, nos songes se rejoignent et ça me rend si heureuse de me sentir proche de lui à ce niveau. En effet malgré les nombreux kilomètres qui pouvaient nous séparés lorsque je vivais à l'étranger, il arrivait à savoir ce que je faisais, sans même lui en avoir parlé avant et tout cela, grâce à ses songes. Je pense d'ailleurs que sa fille Thalia aura un don. Je l’aie senti le jour de son anniversaire. Ce jour-là elle était malade, elle avait la rougeole et de la fièvre. J'ai posé mes mains sur elle, pour calmer sa température et là quelque chose s'est passé. Je ne peux pas l'expliquer avec des mots réellement, mais elle s'est mise à me fixer de ses petits yeux et elle ne bougeait plus, comme en transe. J'ai senti un magnétisme très puissant et un truc indescriptible. J'espère ne pas me tromper et qu'elle aura un don encore plus grand que le mien. Je lui souhaite car lorsqu’on accepte ce don, ce "cadeau du ciel" est magnifique. Je nous considère comme des privilégiés. Nous, ceux à qui on laisse voir les choses que les autres ne peuvent pas percevoir. Avoir tous ses sens en éveil et ressentir également les émotions, même si cela implique aussi de sentir les mauvaises ondes et la peine. J'adore cette sensation et je remercie le ciel chaque jour pour cela.
Mon entourage se rend compte que les choses pour lesquelles je les avais prévenus se produisent, ils ont tendance à confondre pressentiments et petits conseils Alors que parfois, il ne s'agit que d'une simple suggestion. Celle-ci est rarement prise comme telle et ils y voient là un avertissement. A chaque petite question que se posent mes proches, ils me demandent de sortir mes cartes. Lorsque nous allons mal, nous avons tendance à vouloir absolument avoir les réponses que nous souhaitons recevoir or, nos autres voyants, ne pouvons pas abonder dans le sens du consultant uniquement pour lui faire plaisir. Honnêteté dans la bienveillance mais honnêteté encore et toujours.
Lorsque j'étais plus jeune on me demandait souvent pourquoi est-ce que les voyants consultaient des médiums et tarologue, si soi-disant eux-mêmes avaient le pouvoir de voir l'avenir ? Aujourd'hui je peux répondre à cette question que bon nombre de pose : Pour la même raison qui fait, qu'on a tendance à changer l'interprétation du voyant, consulté lorsque nous allons mal. Nous souhaitons une interprétation plus positive et nous avons tendance à tourner les choses en notre faveur. Nous choisissons la réponse qui nous convient le mieux et qui n'est pas celle que l'on veut nous montrer.
Pendant ma jeunesse je ne gérais pas vraiment mes ressentis et mes prémonitions. Mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'elles étaient assez présentes dans ma vie. Quand celles-ci se manifestaient, j'avais la poitrine qui se resserrait. Une envie de pleurer, si le pressentiment n'était pas de bon augure, ou au contraire une joie inexpliquée. Je pouvais tout à coup passer des rire aux larmes en 2 secondes laissant les personnes à proximité très perplexes. Lorsque la prémonition était positive, je me mettais à rire et sourire avec une joie immense que je ne pouvais pas contenir. Mes proches savaient tout de suite quand j'avais des "crouik- crouik". C'est le nom que nous avions donné avec mes proches à mon 6ème sens. Si mon expression changeait, et que mon visage était tout à coup triste ou que je posais ma main sur ma poitrine, les personnes qui étaient autour de moi étaient tout de suite en panique, par peur que le ressenti ne soit pour eux. En effet je ne contrôlais absolument pas les "crouik-crouik". Je savais qu'il se passerait quelque chose c'était certain mais cela pouvait être pour moi, comme pour un proche. Par la suite, ceux-ci se faisant beaucoup plus forts lorsque le pressentiment me concernait. En effet, je ne me contentais pas d'avoir envie de pleurer mais je versais des rivières de larmes.
J'ai acheté mon premier tarot vers l'âge de 16 ans pendant un voyage organisé en Espagne. J’avais été attiré comme un aimant par le jeu présenté dans une vitrine d'un bureau de tabac. J'étais accompagné de mon amie Marine, car à l'époque nous étions inséparables. Mon ami Vincent l'appelait "Adidas" à cause de ses cheveux blancs sur sa chevelure bien foncée. Il est rare d'avoir des cheveux gris pendant l'adolescence et Marine se faisait chambrer pour ça. Nous avons regardé ensemble le tarot comme s'il s'agissait d'une œuvre d'art. C'était un tarot Marseille, un grand classique, mais pour des novices, c'est accéder à un autre univers. Je n'imaginais pas m’offrir un tel cadeau là-bas. Il est quand même assez drôle d'acheter un jeu de cartes français, dans un pays étranger, mais c'est ce jeu-là qui m'a appelé, il m'a choisi et c'est celui-ci que j'ai donc acheté. Déjà à l'époque, je ressentais de l'attirance pour l'ésotérisme sans savoir vraiment pourquoi. J'avais lu quelque part qu'il fallait dormir avec ses cartes afin de s'en imprégner. Je passais toutes mes nuits avec elles, tentant de les comprendre grâce au petit livret fournis dans la boîte. Je commençais à être vraiment connecté avec elles, mais elles ont fini au fond d'un tiroir à la mort de Sébastien. Je ne les ai jamais retouchées. Celles-ci ont d'ailleurs disparues, je les avais laissées comme toujours, dans le petit placard à côté de mon lit. Je ne saurais jamais ce qu'est devenu mon premier tarot car il n'a jamais été retrouvé. Si quelqu'un les a prises, je doute que cette personne ait pu en faire quoi que ce soit car elles ont bien trop été empeignées. En effet, u jeu de cartes divinatoire ne peut appartenir qu'à une seule personne et il n'est pas recommandé de les acheter d'occasion car il s’imprègne de la personne qui l’utilise. Ma cousine Leslie avait tenté de me racheter un tarot ou plutôt "des lames majeures" afin que je puisse me replonger dans l'univers. Malheureusement, celui-ci n'était pas le même et je n'arrivais pas à créer de lien et j'ai pu constater plus tard que j'ai eu les mêmes difficultés avec un deuxième tarot que j'ai eu en cadeau. Il est préférable de choisir et d'être attiré par son tarot ou son oracle afin d'avoir de vrais résultats.
Aujourd'hui , un nouveau chapitre de mon livre,
j'avoue avoir pleuré des rivières de larmes. Bien qu'on travaille les traumas, ils restent là ancrés et une simple relecture fait resurgir des choses fortes. Je l'aime toujours autant et ce livre lui est dédié. P <3
CHAPITRE 2
Ce chapitre va être particulièrement dur et éprouvant à écrire. C'est le gros traumatisme de ma vie. J'en aie déjà une boule à la gorge alors que je n'ai pas encore commencé à aligner trois mots sur le sujet.
Trois ans que je n'avais pas vu mon cousin Sébastien. Il a repris contact avec nous (ma cousine Leslie et moi) après sa séparation avec Elise le grand amour de sa vie. C'est tout naturellement que la complicité s'est réinstallée. C’est aussi ce qu’on dit des amis : Nous pouvons passer des années sans nous voir et lorsque nous nous retrouvons, c’est comme si le temps s’était arrêté et rien n’a changé. Petits, nous étions un trio inséparable et nous trouvions toujours un moyen pour nous voir, quitte à devoir faire des kilomètres à vélo. Nous jouions avec ses voitures et lui, avec nos poupées, changeant nos histoires romantiques, en flirts coquins entre Ken et Barbie (ça c’était plutôt les idées de Sébastien). Nous adorions faire des après-midi cinéma à la maison. Nous avons dû voir " les Goonies", "les Gremlins" et "ça le clown" des centaines de fois. C’était toujours chez la cousine que nous regardions les cassettes vidéo. Oui, à l’époque nous n'avions pas de lecteur DVD et les qualités étaient médiocres. Mais à ce temps-là nous n'avions pas d'autres éléments de comparaison et la télé de mon oncle et ma tante était l'une des plus grandes qui se faisait à ce moment-là.
Dans le salon de ses parents, il y avait une porte qui donnait accès à un grenier et à chaque fin du film, "il est revenu" était désigné celui qui avait pour tâche de vérifier que l'horrible clown qui nous a fait faire des cauchemars pendant longtemps, n’était pas derrière la porte. Pour le film "Candyman" chacun devait prouver son courage en répétant 5 fois devant un miroir, le prénom du monstre qui risquerait à tout moment de venir nous tuer. Comme tous les enfants nous avons cru dur comme fer que tous les héros de films pouvaient être réels, qu'ils soient bons ou mauvais. Nous nous sommes jurés et promit à cette époque : Nous ne serons jamais séparés quoi qu’il arrive. A l'époque, les disputes de famille allaient bon train et pendant que les parents se crêpaient le chignon, nous, nous tenant par la main, nous disions que nous n'en viendrions jamais là. Peu importe ce qu'il se passait dans nos familles, entre nos parents, personne ne nous empêchera de nous voir.
Ce sera un terrible accident une dizaine d'années plus tard qui viendra séparer de trio.
Une dizaine d’années plus tard…
Il était beau mon cousin, toujours à la pointe de la mode. Jamais de jus sur son steak ah non ! Lui, il faisait attention à sa ligne. Il adorait la classe de Craig David si bien, que le chanteur était devenu son modèle vestimentaire. La vingtaine c'est l'âge des sorties, des boîtes de nuit et l'alcool. Chacun voulait faire découvrir les lieux qui ont été fréquentés de son côté. On se prêtait au jeu sans rechigner car évidemment on était toujours prêts pour une soirée. A cette époque j'allais au "Space" chaque week-end à Ternay, petite commune de la région Lyonnaise d'où je suis originaire. La semaine, nous allions à l'Opéra Rock un petit pub karaoké avec Kelly et son père que nous appelions tous Rogers. Son papa avait un vrai don pour le chant et il était un grand admirateur de Johnny Hallyday. Il chantait ses chansons avec une véritable aisance, leurs tons de voix étant très similaires. Kelly était très proche de son papa et celui-ci l'entraînait dans toutes sorte de soirées. Je n'oublierai jamais la folie de Rogers, son optimisme et la façon dont il aimait profiter au maximum des plaisirs de la vie. J'étais à cette époque une vraie petite fêtarde profitant de chaque jour. J'avais les cheveux par moments rose fuchsia, des talons très hauts et m'habillais très sexy, tout comme mes amis. Quand je repense à Benjamin avec ses tenues à la Robocop et ses new Rock je ne suis pas sûre qu'il osera un jour montrer les photos à ses enfants. Mon ami Vincent lui, était blond décoloré, très basique dans ce genre d'endroits. Mon amie Kelly blonde décolorée et aussi la petite bombe du groupe très sexy tout en restant assez simple. C'est bien la seule du groupe à ne pas avoir basculé du côté "Space". De mon côté j'avais un piercing au nombril, que je changeais selon les couleurs de mes vêtements. Très loin de mon image d'aujourd'hui très simple sans un seul bijou. J'ai tout retiré petit à petit au fil du temps. A chaque fois que je repense à ma folle jeunesse et la musique que j'ai pu écouter cela me fait sourire. Je ne sais même pas comment on a pu danser là-dessus enfin surtout moi car bizarrement je n'ai jamais bu une goutte d'alcool ni même touché à une cigarette.
La première soirée organisée fût donc dans ma boîte de nuit fétiche avec mes amis. Les cousins ont adoré la soirée mousse orange. Ils se sont jetés dans la mousse et je les ai perdus tout de suite en arrivant et ne les aient retrouvés qu'à la sortie. Ils s’étaient faufilé au milieu de la mousse et celle-ci aura fait de bons dégâts. Les baskets toutes neuves du cousin avaient virées à l’orange mais il ne regrettait rien et pourtant... Il y tenait à ses baskets ! Comme tout s'était passé à merveille, Sébastien nous a proposé son lieu de culte le "Symbol". Seulement, la seule raison qui le poussait à y aller était que son ex petite copine qui l'avait quitté serait présente. Elle serait là en compagnie de son nouveau petit copain. Nous avons essayé de l'en dissuader, mais il était tellement mal que j'étais prête à tout accepter. Tout... Malheureusement je n'aurais pas dû car non seulement nous n'avions personne pour nous amener mais Sébastien qui n'a pas le permis, s'est proposé de prendre la voiture de son meilleur ami Florian. La bêtise ne s'arrête pas là, non le véhicule de Florian n'était ni assuré ni payé ! En effet, un ami la lui vendait et il n'avait pas encore procédé à la vente, donc pas de carte de grise ni d'assurance. C’est incroyable toutes les bêtises qu’on a pu faire quand on était entre cousins. Nous y sommes quand même allés, sauf Leslie, elle n'a pas voulu tenter le diable, elle ne sentait pas cette soirée et elle a bien fait. Le cousin lui en voulait terriblement de nous avoir "lâché" ce soir-là et une dispute avait éclaté entre eux. Je ne le sentais pas non plus mais je ne pouvais me résigner à l’abandonner. Il savait être convaincant le cousin.
Il avait tout prévu ce soir-là, jusqu'aux couvertures afin de pouvoir dormir dans la voiture. Je n'avais pas mesuré à l'époque à quel point il souffrait de sa séparation. Il m'a à plusieurs reprises lancé quelques phrases qui auraient pu me mettre sur la voie comme : " j'ai besoin de te voir tous les jours la cousine car si je ne viens pas, j'ai peur de faire une connerie". Je ne savais pas qu'il avait si mal et je m'en suis longtemps voulu de ne pas avoir vu que la bêtise qu'il pouvait alors commettre, était son propre suicide. On n’imagine pas à 20 ans que qu’un jeune puisse avoir des idées si noires au point de vouloir en finir avec la vie.
Mon ex petit ami, Carlos, de qui j'étais séparée depuis 3-4 ans, était présent ce soir-là. Ils étaient restés amis, il était tellement facile d'aimer Sébastien. Ce n'est pas parce qu'il était un membre de ma famille, ou bien comme beaucoup pensent, parce qu'il est décédé. Non, il faisait partie de ces êtres qui illuminent ta vie, ceux qui t'apportent de l'amour sans forcément rien réclamer. Tout ce qu'il faisait ou pensait était dans le but d'aider les autres. Il avait réussi à le convaincre, lui aussi que c'était une idée géniale que de sortir avec nous. Il faut dire qu'à cet âge-là toutes les sorties sont bonnes à prendre, surtout en compagnie des copains.
Elle était là. Je parle de son ex Elise, accompagnée de sa meilleure amie Jenna et deux autres garçons. Il me montra tout de suite qui était le "rivale". Je crois qu'il ne m'a jamais autant dit qu'il m’aimait et qu'il était fière de moi, que durant ces quelques heures passées là-bas. "Je t'aime trop la couz""tu ne peux pas savoir comme je suis fière que tu sois ma cousine » «t’es une fille trop bien" "t'es trop gentille tu mérites le meilleur". On dit que les gens nous disent au revoir avant de mourir, aujourd'hui j'y crois plus que jamais. Aucun garçon ne pouvait s'approcher de moi, il me surveillait comme le lait sur le feu. Personne n'était assez bien pour sa cousine. Je pense que l'alcool a beaucoup contribué à cet élan de protection.
A la fermeture de la discothèque Sébastien et Carlos étaient introuvables. Ils étaient les deux entrains de décuver dehors les litres bus durant des heures. Mon cousin était dans l'herbe à vomir ses tripes et me lancer des "non mais ne t'inquiètes pas je vais bien". Sébastien avait voulu absolument cacher la voiture dans une ruelle d'un petit lotissement de maisons. Grossière erreur. Le super bolide de son ami Flo était rouge avec le capot blanc et ne passait pas du tout inaperçu. Si bien que des voisins avaient dû donner l'alerte à la gendarmerie car à peine 15 minutes que nous étions dans la voiture que ceux-ci ont débarqué. J'étais assise à l'arrière et je me souviens encore qu'ils avaient une grosse lampe torche qu'ils ont pointés dans ma direction. Mon cousin très nerveux, est sorti de la voiture afin de leurs parler. Il a menti et dit qu'on allait dormir, que de toute façon nous n'avions pas l'intention de partir tout de suite. Le gendarme, (qui a très bien réagi), a récupéré les clefs pour être sûr que nous n'allions pas partir alors qu'il avait bu. Sébastien à attendu qu'ils partent et s'est mis à "faire les fils". Faire les fils consiste à faire démarrer la voiture grâce aux câbles qui ont été craqué et frottés l'un contre l'autre afin de provoquer la marche de celle-ci. Je lui aie tout de suite dit que ce n'était pas une bonne idée qu'ils allaient revenir. Bizarrement, le retour des gendarmes est la seule chose que j'ai senti ce jour-là. Évidemment cinq minutes après seulement, je vois la lumière aveuglante à nouveau derrière moi. Sébastien est à nouveau descendu de la voiture pour s'expliquer avec les officiers. Dans le moment de crainte, la première chose qui lui ait venu à l'esprit, c'est de mentir à nouveau. Il est remonté dans la voiture en nous expliquant qu’il avait donné le nom et adresse de son père pour que sa mère ne s’inquiète pas. Nous avons alors dû abandonner la voiture et rentrer à pied, car le risque de se faire prendre était trop grand. Comme je vous l'ai expliqué plus haut, j'étais du genre à porter des talons hauts et profiter de mon week-end. J'étais sortie la veille et j'étais épuisée avec une douleur de pieds atroce, après avoir dansé toute la nuit. Le retour était beaucoup trop long et je souffrais le martyr. Sébastien encore une fois me répète qu’il m’aime… Encore et que dès qu’il serait réveillé une fois rentrés, il viedrait me voir. A ce moment précis je ne pensais qu'à dormir et je me suis demandé : comment pouvait-il, lui, penser à demain, quand la longue journée était loin d'être terminée ?
Après une heure de marche je me suis assise au sol en lui disant que je n'en pouvais plus. Que j'étais désolée, mais que j'abandonnais, je ne pouvais plus faire un pas de plus. Carlos s'est assis aussi, beaucoup trop alcoolisé pour pouvoir continuer. Mon cousin, lui, super motivé, nous dit qu'il est en forme et qu'il va poursuivre. Il nous a demandé de l'attendre le temps qu'il rejoigne la maison de sa mère, dans le but de récupérer son scooter et qu'il reviendrait nous chercher. Il nous a dit avoir besoin de maximum 1 heure. Il est parti en petites foulées, déterminé à revenir très vite. Carlos et moi nous sommes endormis sur le bord de cette route. Nous aurions très bien pu nous faire écraser par une voiture, mais non ce n'était pas encore notre heure. Je me réveille, je regarde ma montre, 1h30 était passé et Sébastien n'était pas revenu. Je m'inquiète et je réveille Carlos. Il me répond simplement que mon cousin a dû rentrer bien trop épuisé, qu’il a dû s'endormir en nous oubliant, à cause de l'alcool et qu'on devait continuer à marcher. J'avais du mal à le croire, non pas lui, pas mon cousin. Il ne m'aurait jamais laissé là-bas dans un petit bout d'herbe en bord de route. Lui qui se faisait du souci pour tout, non ce n'était pas possible. Il fallait quand même qu'on avance, parce qu'on ne rentrerait jamais chez nous en restant planté sur le bord de la route. Nous étions perdus, le cousin était le seul à connaître le chemin jusqu'à chez nous. Nous n'avions aucune idée de l'endroit où l'on se trouvait et on s'est mis à marcher sans vraiment savoir où aller. Je regarde à nouveau l'heure et je vois qu'il est déjà 8:00 du matin. Comme ma tante Marilyne, sa mère, se lève très tôt, je décide de l'appeler pour être sûr que mon cousin allait bien. Elle me répond qu'il n'est pas là et que le scooter est dans le garage il n'est donc pas rentré. Je lui explique au téléphone vaguement que Sébastien devait venir nous récupérer et qu'on était perdus. Je lui aie décris ce que je voyais autour de moi : des panneaux qui indiquaient l'autoroute. Mais où était passé mon cousin ? Il m’avait annoncé 1h d’attente et cela faisait déjà 1h45 qu'il était parti. 45 minutes ce n'est pas rien, il aurait dû être chez lui déjà depuis un bon moment. L'inquiétude monte, malgré cela, on a quand même continué notre chemin par manque d'options. J'ai rappelé ma tante qui m'a répondu qu'il était rentré et reparti immédiatement, quand elle lui a dit qu'on ne savait pas où l'on se trouvait... Ses mots exacts étaient " il est reparti comme un fou quand il a su que tu étais perdu. Elle me raconte lui avoir indiqué que nous étions vers l’autoroute et qu’il est reparti avec son scooter. Nous l'avons entendu au loin. Du moins, nous pouvions écouter le bruit d'un petit moteur. C'était sûrement lui, car on était dimanche matin et pas un chat dans les rues. La ville était endormie. Je me suis mise à courir ce qui a fait rire Carlos " tu penses franchement que tu vas rattraper un scooter en marche ?" C'était vrai, de plus, je n'ai jamais couru bien vite et je n'ai pas eu le temps de faire plus de 50 mètres, qu'il n'y avait déjà plus aucun bruit à l'horizon. Il n'y avait plus personne. Je ne peux pas exprimer ce que j'ai pu ressentir à ce moment-là, c'est un mélange de déception de savoir que mon cousin était inquiet pour moi et à la fois une angoisse, de ne pas savoir comment se sortir de cet engrenage. Rien n'allait, on avait fait n'importe quoi durant toute la soirée. Aucune décision prise ce soir-là n'avait été bonne et on en payait les conséquences. Je me suis sentie vide d'énergie et le pire restait à venir.
Nous avons croisé une voiture la seule, la première et le conducteur nous a pris en stop. Il a bien dû comprendre en voyant nos tenues qu'on rentrait d'une soirée.
A peine rentrée je me glisse dans mon lit et le téléphone fixe sonne. J'ai fait un bond en criant dans le couloir "c'est Sébastien mon dieu il lui est arrivé quelque chose". Je me rappelle avoir poussé vivement ma mère pour lui arracher le combiné. C'était pour moi et je l’avais senti. Au bout du fil, Leslie ma cousine restée chez elle qui me dit en pleurs " c'est Sébastien la couz, il a eu un accident il est dans le coma". La nouvelle était tombée. C'était comme si tout le poids du monde ne tombait sur les épaules. Je me suis écroulée dans le hall dans l'impossibilité d'articuler un mot.
J'ai hurlé si fort que ma mère en a pleuré de panique. Elle ne comprenait pas ce qu'il se passait, car je n'arrivais pas à parler tellement ma gorge était nouée. Avant de raccrocher elle me dit " j'arrive chez toi". Pourquoi lui ? On allait fêter ses 19 ans la semaine d'après. Tout était prévu. Il avait réclamé un couscous à la mémé, il adorait quand elle préparait ce plat. Et pour cette occasion, il avait demandé à réunir toute la famille en guise de cadeau : Il ne voulait que la paix. Il ne voulait que de l'amour autour de lui. Mon cousin dans le coma mais quand est-ce que ce cauchemar allait prendre fin ?! Elle est arrivée chez moi très vite, ou alors je n'avais plus la notion du temps. Elle m'a sauté dans les bras le visage rougis et les yeux tout gonflés. "Il est dans le coma la couz, Seb dans le coma ce n’est pas possible". Elle a tapé la porte de toutes ses forces avec son poing. Quelqu'un l'avait accompagné, je crois que c'est son ex, Maxime, mais j'avoue que je ne m'en souviens plus. Le monde s'était arrêté autour de moi. J'avais envie d'y croire, c'était un battant en pleine santé, il m’avait dit qu'il viendrait me voir à son réveil et je l’attendrais.
Pas de place pour moi dans la voiture pour aller à l'hôpital le jour même, j'irais donc le lendemain, s'il ne se réveillait pas entre temps bien sûr. J'ai passé ma nuit à pleurer comme tout le monde, mais je me suis levée avec le sourire. Il s'était réveillé. Du moins c'est ce que je pensais. Pourquoi ? Tout simplement parce que Sébastien est venu me voir comme il l'avait promis en rêve. Il était magnifique ! Sa peau était claire un peu comme la peau d'un bébé. La pièce était lumineuse et il était là assis sur son lit d'hôpital très blanc lui aussi. Il a tapoté le lit et me dit "viens la couz assis toi à côté de moi". Je le regarde incrédule. Je lui parle de mon inquiétude et de la peur que j’ai eu de le perde. Il m'a répondu " non ne t'inquiètes pas la couz tout va bien maintenant c'est fini tout va bien. Je t'avais dit que je viendrai te voir" en me serrant dans ses bras. Il avait tenu sa promesse, comme toujours. Il avait un sourire merveilleux sur les lèvres. Il avait l'air tellement heureux d'aller mieux. Ça c'est ce que j'avais compris moi, la réalité était tout autre. Je me rappelle que ma mère a frappé à ma porte et est entrée. Elle me dit " il va falloir que tu sois forte ma fille, je ne sais pas comment t'annoncer ça. Sébastien est mort, ils l'ont débranché cette nuit". Je me suis retournée, sans pouvoir pleuré. J'étais vidée de toute émotions. Ma vie s’est comma arrêtée à l’annonce de son décès.
Seb était heureux, il n'aimait pas cette vie qu’il trouvait bien trop cruelle. « Tout va bien maintenant » oui, mais parce que sa vie sur la terre était terminée comme le voulait secrètement.
Ma mère a pleuré envoyant ma réaction car elle ne savait comment m’aider. Elle craignait que je ne tombe en dépression.
Elle avait raison, celle-ci aura durée des années.
Nous avons décidé d'aller tous les 4 à l'hôpital voir Sébastien : Leslie, la meilleure amie de ma cousine Emilie, avec qui nous avons partagés beaucoup de choses depuis notre enfance, mon ex Carlos et moi. Nous devions aller le voir très vite, nous ne pouvions attendre plus longtemps, c'était une torture de ne pas savoir. Nous devions savoir, ou plutôt le voir, afin d’arriver à croire ce qu’il se passait. Cela paraissait tellement irréel... Nous y sommes allés, tels 4 corps qui auraient perdus leurs âmes. Personne ne nous a prévenu à l'arrivée, que la toilette de Sébastien n'avait pas été effectuée. Il était là, allongé sur son lit, les yeux à moitiés ouverts et presque noirs du fait que sa peau était très blanche, ce qui faisait ressortir ses points noirs. Je n'avais jamais remarqué qu'il en avait et je suis encore étonné de me souvenir de tous ces détails qui ne devraient pas rester graver. Sa mâchoire quant à elle, était de travers à cause du choc : son scooter avait percuté un poteau électrique et il n’avait pas attaché son casque. Il ne le faisait jamais, d'après son meilleur ami Flo. Mais ce qui m'a le plus marqué c'est le sang sur son oreiller provenant de sa tête : la cause de son décès. Si Sébastien a été débranché, c'est parce que son cerveau n'était pas irrigué : celui-ci s'était rempli de sang à cause du choc et il ne respirait plus. Le cerveau a besoin de respirer pour pouvoir fonctionner. Il lui a été fait trois petits trous afin que sorte le sang. Mais le sang ne sortait pas. Si Sébastien n'avait pas été débranché, il aurait fait dans tous les cas une crise cardiaque. Le travail des médecins dans ce cas, est de demander aux familles s’ils souhaitent donner les organes du proche sur le point de décéder, pendant qu'il est maintenu en vie par les machines. Ma tante, sur le coup a refusé. Aucune mère ne souhaite que l'on touche au corps de son enfant. Mais elle a vite changé d'avis grâce à Flo. Celui-ci lui a confié que Sébastien lui aurait répété à maintes reprises, que si un jour il lui arrivait quelque chose, il souhaitait que ses organes servent à sauver des vies. Il avait tout prévu en réalité lorsqu’il pensait à mourir…
Ce moment était particulièrement difficile et surtout traumatisant. Encore aujourd'hui, je ne comprends pas comment on peut laisser les gens voire leurs proches sans vie, alors qu'ils n'ont pas été nettoyés. C'est une image qui vous marque à vie.
Nous nous sommes tous rendus chez ma tante la mère de Seb dans le but de lui présenter nos condoléances. Tout le monde était là. Toute la famille sous le choc, en pleurs. Ma grand-mère maternelle aura tout vécu : la perte d'un fils, d'un mari, d'un petit fils mort après quelques jours de naissance et maintenant la mort de Sébastien qu'elle a particulièrement aimé. (Qu'est-ce qu'elle était forte ma mémé). Je me suis approché de ma tante et elle m'a repoussé en me reprochant le fait que c’est mou qu’il cherchait. Une petite phrase et un petit geste lourd en conséquence. Si je me sentais coupable à ce moment-là de la mort de mon cousin, l'envie de mourir était aussi d'actualité après ça.
CHAPITRE 3
Dans le précédent chapitre, je vous aie expliqué que l'accident de Sébastien est survenu une semaine avant son anniversaire, qui aurait dû être le 9 septembre. Jamais je n'oublierai cette date : 1er septembre 2002 jour de l'accident. Même si ce n'est pas le jour exact de sa mort, c'est pour moi LE jour où tout a basculé. Le jour de l'année le plus noir ou je revis, tous les ans, cette journée qui aura été interminable. Cette année cela fera déjà 16 ans (23 aujourd’hui) qu'il est parti et comme vous avez pu le constater, tout est resté intact dans ma mémoire. Je me rappelle de tout : sa voix, son regard, son sourire ses expressions, que personne n'utilise aujourd'hui comme par exemple : " chaud comme la braise". Celle-ci était utilisée lorsqu'il exprimait son enthousiasme, pour une sortie entre autres. Je suis sûre que Leslie n'a pas oublié non plus. A vrai dire, je n'en n'ai aucune idée, pour la simple et bonne raison, que nous ne nous adressons plus la parole depuis bien 4 ans( 10 ans) Je pense qu'elle n'a pas supporté mon rapprochement avec Lolo, le petit frère de Sébastien. Ma tante a eu 4 enfants : Marc, le fils aîné, né d'une première union, Sébastien, Laurent qu'on appelle Lolo et Emilien le petit dernier. Mariée et divorcée deux fois Emilien était alors tout petit lorsque son père Karl a quitté le foyer familial. Leslie nous a alors reproché, de ne pas lui accorder assez de temps, alors qu'elle même avait déjà à ce moment-là, sa propre famille. Je pense qu'elle s’est sentie rejetée et écartée et je dois bien avouer que Lolo et moi étions inséparables. Elle a coupé les ponts complètement. Elle était en souffrance malgré le fait qu’elle soit encore à ce jour très bien entourée avec un mari aimant et maman de deux magnifiques petites filles. Nous, nous craignions de déranger en allant la voir le soir, à cause des horaires tardifs du cousin. Nous étions Lolo et moi dans une période très difficile et il venait à la maison chaque soir passer du temps avec moi, à essayer de nous relever ensemble d'une dépression que nous nous avons ressenti en même temps. Il faut dire aussi, qu'arriver à un certain âge, le fait de ne pas avoir construit de famille devient déprimant. Il est difficile de voir tout son entourage se marier et avoir de magnifiques enfants, quand toi tu n'arrives même pas à trouver une personne avec qui partager ta vie. Malheureusement, le destin aura décidé que la promesse faite lorsque nous étions un trio : Sébastien, Leslie et moi ne soit pas tenue. Je crois que la perte de Sébastien nous a fait beaucoup de mal, mais ce qu'il y a de sûr, c'est qu'il y a des choses qu'on ne peut pas oublier, on apprend juste à vivre avec. Ironie du sort, aujourd'hui Lolo a retrouvé l'amour et depuis, il s'est éloigné de tout le monde. Je précise, que s’il a mis une distance avec ses amis et avec moi, il reste très complice de sa maman. Je trouve tellement dommage cet éloignement car il au énormément pour moi et même si je ne lui dis rien à propos de tout ça, cette situation me fait beaucoup de mal. Je pense que finalement, ce rapprochement n'était pas voué à durer. Je crois que Sébastien nous a rassemblé, afin de pouvoir guérir ensemble, main dans la main.
Le 1er septembre c'est aussi l'anniversaire de mon amie de toujours Assia, qui la pauvre, sait chaque année que ce n'est pas forcément un jour de fête pour moi et que je ne célèbre en général rien du tout. A l'heure où j'écris ces quelques lignes, nous sommes le 31 août 2018 et demain, sera l'anniversaire du tragique accident qui nous aura arraché mon cousin. Comme tous les ans, 2-3 jours avant la date fatidique, la petite déprime pointe le bout de son nez. Le fait de parler de lui et devoir revivre en ouvrant complètement mon cœur à ce sujet, me perturbe énormément. J'ai une boule au ventre et une peine immense.
Après l’enterrement de Sébastien, sa mère a voulu célébrer l'anniversaire de son fils, comme il le souhaitait, en réunissant toute la famille. Une manière de pouvoir honorer ses derniers souhaits. Je trouve ça bien, c’était ce qu’il voulait, la seule chose qu’il avait demandé en cadeau.
Toute sa jeune vie il l'a dédié à sa mère. En effet, celle-ci s'est retrouvée mère célibataire avec trois enfants sur les bras et une maison récemment construite, à payer et entretenir. Sébastien a immédiatement pris le rôle de père avec ses deux petits frères. Il s'est occupé de la famille comme un vrai petit homme. Tout ce qu’il faisait, c'était dans le but d'aider sa mère. Une dévotion sans faille. Au décès de Sébastien, Lolo a pris le relais en empruntant le rôle de protecteur. C'est incroyable comme il peut ressembler à son frère. Il a hérité de sa générosité et sa dévotion. Sébastien doit être tellement fière de l'homme qu'il est devenu et il peut, car il a effectué un travail incontestablement remarquable avec son petit frère.
Pour que vous puissiez comprendre un peu le personnage je vais vous donner quelques exemples pami tant d’autres : Lorsque Sébastien venait nous retrouver le soir, lors de réunions avec des amis, il prenait deux vestes. Une pour lui et une pour moi, car il savait que j'allais oublier de la prendre. Il pensait et ne vivait que pour les autres. Quand il cherchait du travail, il pensait aux horaires, pour pouvoir aider sa mère à la maison, mais aussi au salaire. Non, il ne devait pas dépasser un certain palier, pour qu’il n’n’y ait pas de répercussions sur les aides que sa mère percevait. Tout, absolument tout ce qu'il faisait était pour aider. Mon cousin était un être de lumière comme on en croise très peu.
La mémé a donc fait le couscous comme il le souhaitait. Ce jour-là et pour la première fois, il était très pimenté. Si bien, que beaucoup n'ont pas pu le manger. Moi, je me suis régalée j'ai toujours adoré la nourriture épicée, puis c'était l'anniversaire du cousin. Même si cela avait été immangeable, je me devais de lui faire honneur. Tout le monde a ri, en disant que c'était sûrement une farce de Sébastien. Sa dernière farce.
Pendant plusieurs jours suivant son décès, je n'ai pas pu sortir de mon lit. Tout me faisait peur : les bruits extérieurs, le téléphone. Les pas dans la maison. Chaque petit son me donnait droit à un sursaut et le cœur qui battait la chamade. Je vivais les volets fermés et le téléphone sur silencieux, car même en mode vibreur je ne le supportais plus. Je craignais la mort et en même temps je voulais aller le retrouver. Le fait de l'avoir vu à la morgue m'a fait un sacré traumatisme : j’avais maintenant à nouveau peur des morts mais cette fois, en sachant réellement qu’il s’agissait d’eux. Ma tante Dolorès, la mère de Leslie a aussitôt prit les choses en main et m'a forcé à retourner voir Sébastien une fois nettoyé. Elle m'a alors appris une chose incroyable : Embrasser les pieds d'une personne décédée vous retire toutes les peurs liées à son décès. Croyez-le ou non, cela aura été radical pour moi. Toutes les angoisses se sont envolées comme par magie. Si un jour vous vivez une situation similaire je vous conseille vivement de le faire, c'est miraculeux.
Même si les peurs liées à la mort étaient toutes parties je n'arrivais toujours pas à accepter qu'il soit parti sans moi, car j'aurais dû être avec lui sur ce scooter. J'étais persuadé que j’aurais dû mourir ce jour-là et j'ai vécu cette perte comme un abandon.
Il a eu son accident à 200m de chez lui. Environ 74% des accidents mortels ont lieu lors des trajets effectués quotidiennement, 25% à cause de l'alcool et 38,4% par cyclomoteurs. Il a fait le triplé.
Son ami Flo nous avait raconté que Sébastien s'était déjà endormi à plusieurs reprises sur son scooter à cause de la fatigue. Ceci confirme l'hypothèse sur les accidents fréquents lors des trajets quotidiens. Je ne peux même pas dire que si j'avais su ça, je ne l’aurais pas laissé le prendre car nous avons été au-delà de l'irresponsabilité. Il nous avait confié aussi ce jour-là, que mon cousin et lui se sont retrouvés chaque soir, à parler, assis dans un champ afin d'organiser leurs suicides. C'était donc ça, la "bêtise" qu'il pouvait faire s'il ne venait pas me voir. Il était tellement malheureux dans cette vie qu'il projetait de la quitter. Flo m'a aussi posé une question qui m’a laissé pantoise : "Mais pourquoi vous ne vous êtes pas servi de votre téléphone portable ce jour-là ? Pourquoi il ne m'a pas appelé ? Il savait que je serais venu à n'importe quelle heure". C'était vrai, pourquoi ne l'avons-nous pas fait ? C'était comme si on avait été déconnecté de la vie. Nos pensées et nos actions ne nous appartenaient plus. C'était illogique, surtout venant de moi, toujours très prudente. Je ne pouvais l'expliquer. Comme quoi, lorsque notre heure a sonné, personne ne peut se dresser devant le destin, c'est juste écrit.
Tout avait donc été prévu : son retour après trois ans, son élan d'amour pour moi et son besoin de me le dire et me le faire ressentir. Son besoin de rassembler toute la famille. Tout, absolument tout avait été prévu.
Il nous a dit au revoir et même si cela aura été tragique, car un accident est violent et brutal pour les familles, il nous a dit au revoir comme il a pu et comme à son habitude, c’était de la plus belle des manières : Avec le cœur et dans le partage. Il laisse une magnifique trace de son passage sur terre pleine d’humanité.
Son enterrement a été l'un des plus émouvants auquel j'ai pu assister, environ 800 personnes réunies en ce jour pour lui témoigner leurs affections. Il n'y avait plus de religions, on était tous là peu importe ce en quoi les gens présents pouvaient croire, ils étaient là pour lui. La petite église était pleine à craquer et certains n'ont pas pu entrer car la place à l'intérieur était limitée. Il y avait du monde partout : dedans et dehors. Nous étions tous présents pour lui, parce que tout le monde avait aimé Sébastien et parce que Sébastien avait aimé tout le monde. Une chanson pour lui dire au revoir : "I will always love you" De Whitney Houston, c'était sa préférée. Aucune chanson n'aurait pu être plus parfaite pour ce moment, car personne ne l'oubliera jamais, c'était certain.
Ma tante s'est évanouie, elle est tombée de peine complètement épuisée émotionnellement. Pour une mère dire à son fils de 19 ans alors qu’il était en pleine santé et que rien ne l’avait préparé à cela est juste insupportable. Elle était inconsolable, complètement anéantie. Je crois que personne ne peut s'imaginer la souffrance que peut procurer la perte d'un enfant pour un parent. On a beau se dire que cela doit être horrible, mais non, en réalité nous n'en n'avons aucune idée. On m'a dit une fois, que c'était comme se faire arracher sa propre vie et devoir continuer à vivre, en étant mort de l'intérieur, tout en restant vivant de l'extérieur. Non, nous ne pouvons pas savoir et je ne souhaite à personne de connaître cette expérience. Elle s'est occupée de son enterrement, elle a fait les fleurs et a choisi sa tombe. Elle lui a fait une déco magnifique, des compositions faites mains sublimes. La tombe était superbe, elle a été vraiment très solide. Elle s'est dépassée comme jamais, en trouvant la force de faire tout ça pour son enfant. Je l'admire tellement, elle ne s'est jamais remise de son décès, mais malgré tout, elle a trouvé la force de se relever et d'avancer. 16 ans qu'elle décore sa tombe un coup jaune, un coup bleu. Elle peint les fleurs en soie, afin que celles-ci soient toutes en harmonies entre elles, au niveau des couleurs. Tout doit être parfait et jamais, depuis la disparition de Sébastien, elle n'a relâché son rythme.
J'ai fait du chant étant plus jeune, et la peine ressentie à la mort de mon cousin a été le déclencheur de ma passion pour l'écriture. Mon premier texte a été une chanson que je lui aie dédiée. J'ai l'ait écrite en 1 heure. Je suis du genre à exprimer bien plus facilement mes propres émotions à l'écrit et ce premier texte a été une révélation. Une vingtaine de textes ont suivis celui-ci en l'espace d'un mois. Pour la petite anecdote, un studio souhaitait me racheter mes textes, mais je devais avant les protéger à la SACEM (droits d'auteurs). Par paresse, ceux-ci se sont retrouvés au fond du garage et mon ex conjoint un jour de tri, a jeté toutes mes chansons para erreur. Un jour, alors que je cherchais une rime, la pointe du stylo posée sur la feuille, celui-ci s'est mis à bouger écrivant la phrase : "Je t'aime la couz". J'ai tout de suite pensé que j'avais tellement besoin de lui, de savoir, de comprendre, de lui parler, que je m'imaginais cet échange. Mais ça m'a fait du bien et j'ai continué. Je me suis mise à parler à poser des questions à mon stylo, très concentré sur ma feuille. "Bertrand" ce prénom revenait plusieurs fois. C'était devenu ma routine tous les jours, je prenais mon stylo et demandais : "tu es là le couz ?" Et j'avais toujours un "oui" puis, par moment ça me disait "il est parti". Je me pensais folle, car je savais que je souffrais d'une grosse dépression, mais j'avais l'impression de garder comme ça, un contact avec lui, que je n'avais plus et que je ne pourrais plus jamais avoir.
Une rumeur courrait dans la ville : une habitante de Mions, d’où était originaire mon cousin, aurait, lors d'une balade au marché, dit à des commerçants, que le jour de l'accident, elle était par sa fenêtre. Elle aurait alors vu, un scooter aller à toute vitesse, poursuivis par une voiture. Sébastien a eu des soucis avec des jeunes de sa commune, ils voulaient lui faire passer de la drogue et il a refusé. Il avait la bonne tête du gentil citadin qu'on ne contrôle pas et il avait été repéré par les vendeurs de cocaïne pour ça. Mon oncle Karl, le père de Sébastien, s'en était mêlé et avait menacé le groupe qui s'en étaient pris à son fils, se faisant passer pour un policier. Ceux-ci avaient dit à mon cousin qu'ils se vengeraient, cependant, ils n'étaient jamais revenus l'importuner. Et si la mort de mon cousin n'était pas accidentelle ? Et si ce matin-là, il avait croisé ce groupe qui n’habitait qu'à plusieurs centaines de mètres de chez lui ? Et si ces jeunes avaient décidés de se venger ce jour-là ? Nous nous sommes rassemblés avec Leslie et le frère cadet de Sébastien, Lolo, il nous expliqua que le scooter portait des traces de peinture rouge, alors que son petit bolide était noir. Aucune enquête n'avait eu lieu. L'affaire a été classée tout de suite en accident, chose tellement injuste. Un jeune sur son scooter, avec de l'alcool dans le sang, ils n'ont pas cherché plus loin... Mais nous, nous voulions savoir. Nous avions besoin de connaître la vérité.
Dans mes jeunes années, j'étais branchée sur 92.00 la radio lyonnaise la plus écoutée de la région. Rachel est la voyante attirée depuis pas mal de temps chez eux, et depuis quelques semaines, le jeudi nous pouvions entendre en direct sa cousine, Lou, qui elle est medium. Chaque jeudi, j'écoutais entrer en contact un parent avec son proche décédé. C'était bluffant, d'une précision incroyable. Elle arrivait à entrer en contact avec les morts très facilement, comme quelqu'un passe un coup de téléphone. Justement, nous avions besoin de réponses sûres et ça ne pouvait pas mieux tomber. Cela faisait 3 semaines que j'essayai de passer à l'antenne, comme beaucoup de monde au vu de la difficulté à joindre le standard. Le moment tant attendu était enfin là. J'en tremblais d'impatience et de stress. On me demanda immédiatement avec qui je souhaitais communiquer. On me répondit que ce n'était pas possible avec un cousin et que la personne que je devais contacter, devait être quelqu'un de plus proche de moi, comme un parent ou un frère. Mais ils ne connaissaient pas le lien qui nous unissait et Sébastien était dans l'attente de cet appel. Lou me dit "Le crayon part très vite. C'est un jeune homme qui se dessine, il porte un costume". Mon cousin a été enterré avec le costume qu'il portait au mariage de son frère. Ma tante avait décidé de lui faire porter cette tenue, car il s'était trouvé particulièrement beau ce jour-là. Son choix s'était donc fait rapidement et tout naturellement. Rachel est intervenue en criant " oulala il y a eu un choc terrible à la tête. Un choc très fort du côté gauche." Encore une fois, oui, la tête de Sébastien a tapé contre un poteau. Lou reprend " il me parle de sa moto". Je me suis effondrée, je pleurais comme un bébé. Il était là, c'était lui. J'avais tellement de choses à lui dire et en même temps, aucun mot ne sortait. J'écoutais, j'avais bien trop peur qu'une petite chose m’échappe. (Bien que mon passage à la radio fût évidemment en train de s'enregistrer). Nous voulions pouvoir réécouter la cassette et la faire entendre à sa mère. Non, je ne devais rien louper, et si l'enregistrement ne fonctionnait pas ?! La medium a continué en me disant "il dit : dis à ma mère que je l'aime. Tu me manque". "Avez-vous des questions à lui poser ?" C'était maintenant, j'allais enfin savoir si sa mort était accidentelle ou non. J'ai posé ma question à savoir : Si Sébastien était seul ce matin-là ou si il avait effectivement été percuté par une voiture. J'ai dû expliquer le pourquoi de ma question et la réponse tomba " oui effectivement il se dessine avec une voiture derrière lui, avec à son bord, deux passagers". Je me suis écroulée, je ne pouvais plus parler. Pleurer je n'arrivais qu'à pleurer. L'animateur radio intervient en me disant " mais enfin mademoiselle pourquoi pleurez-vous ?" Pourquoi ? Était-il vraiment sérieux ?! Il osait me demander pour quelle raison j'étais en train de pleurer, alors que je venais d'expliquer son histoire ?! Parfois, l'homme manque cruellement d'empathie et ce soir-là je n'avais pas besoin de ça. Le medium a quand même continué " il me parle de Bertrand mademoiselle, savez-vous de qui il s'agit ?". Bertrand, le prénom que j'écrivais tous les jours depuis plusieurs semaines. J'ai répondu que je ne savais pas et elle a enchaîné avec un certain "jouet" qu'il aurait avec lui. Ma cousine Leslie est entrée comme une furie dans la chambre où je m'étais enfermée, (par crainte des interférences que la radio allumée procure). " C'est la rose en perle de Caro". Son amie avec qui elle passait pas mal de temps, avait effectivement réalisée une rose en perle pour Sébastien. Elle l'avait jeté dans le trou le jour de l'enterrement. Il la voyait. C'était pour moi un moment important, très dur et d'un autre côté je me sentais heureuse. Il n'était pas vraiment parti. Il était là je n’étais pas folle. Il continuait à vivre, d'une manière différente, mais il était là et je pouvais le contacter quand je le souhaitais. C'était irréel. Une fois raccroché, j'ai tout de suite sorti les papiers qui avaient servis à " l'écriture automatique" car c’était de ça qu’il s'agissait. Je ne perdais pas la tête, j'étais réellement tous les jours en contact avec lui. Il ne m’avait pas abandonné, au contraire, je pense qu'il souffrait terriblement de me savoir si malheureuse et avec l'envie de partir pour un autre monde le retrouver. Je n'ai jamais regretté d'avoir passé cet appel à la radio, bien que cela ne nous ait pas aidé. En effet, après une autre réunion avec Lolo, Flo, Leslie, nous avons décidé d'essayé de trouver Bertrand. Nous nous étions mis en tête qu'il était le responsable de la mort de Sébastien. Qui pouvait-il bien être, si ce n'était celui qui lui avait arraché la vie ? Nous avons tout tenté pour essayer de rendre justice à notre Seb. Nous avons regardé les noms de famille sur les pages jaunes, il y en avait plusieurs, mais comment savoir si c'était l'un d'entre eux ? Flo s'est aussi renseigné auprès des connaissances qu'ils avaient en commun, étant donné qu'ils étaient tous les deux de la petite commune de Mions. Mais personne ne connaissait de Bertrand. C'était comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Nous avons laissé tomber, impuissants. Mais pas Sébastien. Chaque jour, pendant une dizaine d'années, il m'a écrit ce fameux prénom sans jamais me dire qui il était vraiment. Je m'étais imaginé des tas de choses concernant ce Bertrand et je pensais que si mon cousin ne voulait pas m'expliquer clairement les choses, c'est qu'il voulait peut-être nous protéger. Mais alors pourquoi nous parler de lui et surtout pourquoi insistait-il tant avec ça ?
Ce ne sera que 12 ans plus tard qu'il nous expliquera qui était cet homme. 12 longues années, à discuter de tout et de rien, à me guider et me soutenir au quotidien dans ma peine. Il a été là pour moi dans tous les moments de ma vie. Il a été d'une aide précieuse. Un jour, en pleine écriture automatique avec lui, je décide d'appeler son frère Lolo " ton frère est là. Tu veux lui parler ?" Avec Lolo je n'avais pas besoin de prendre des pincettes, il savait tout. Comme je vous l'ai expliqué, nous nous étions rapprochés à un moment où nous en avions besoin tous les deux. Il était malheureux et moi aussi. J'avais trouvé en lui le double dont j'avais besoin. J'ai donc mis le haut-parleur comme il me l'a demandé, il n'a jamais refusé de partager un moment avec son frère qu'il a aimé comme un père. Ce jour-là il m'a parlé pour la première fois de Bertrand très clairement. " Bertrand le mari de Nathalie, la femme du bar le mistral à Mions". C'était très précis. Lolo m'a tout de suite dit qu'il y avait bien un bar qui s'appelait le mistral à Mions, chose que je ne savais pas moi-même. Nous avancions enfin ! Je lui aie demandé si ce Bertrand était le responsable de sa mort. Il m'a répondu : non au contraire, c'est celui qui m'a redonné la vie". Je n'ai pas compris, mais Lolo, lui, si. Il m'a immédiatement dit " ça y est je sais qui est Bertrand". J'avais des frissons dans tout le corps, l'heure de vérité était enfin là. Lolo m'a expliqué qu'à l'arrivée des pompiers, Sébastien a été retrouvé sur le trottoir sans vie. Ils ont dû lui faire un long massage cardiaque afin de le réanimer. Ce matin-là, ce pompier a beaucoup insisté pour le faire revenir. Ce geste paraît simple, mais il avait permis de sauver la vie de 5 personnes. 5 organes différents ont été prélevés et donnés à des personnes en attente d'une greffe. Si Sébastien n'avait pas été vivant, car son corps continuait de vivre grâce aux machines auxquelles il avait été relié, le don d’organes n’aurait pas pu avoir lieu. C'était donc ça, il voulait que cet homme, qu'il considérait comme un héros, sache qu'il était incroyable. Il voulait qu'il soit remercié à sa juste valeur. Mon cousin, c'était vraiment une âme pure et même après la mort, il continuait à penser aux autres. C'était la mission de Lolo, car je déménageais quelques jours plus tard pour l’étranger et j'étais en plein dans mes cartons et mes préparations.
A ce jour, Nathalie la femme du bar n'a pas été retrouvée. Du moins pas a connaissance. J'avais raconté cette histoire à sa mère et son petit frère, qui ont été très surpris car Lolo ne leurs a jamais parlé de ça. Clément, le petit dernier m’avait dit qu'il y avait bien une Nathalie au bar "Le Mistral"mais que ce bar a fermé. Deux ans sont passés et Bertrand n'a pas été approché. J'ai comme un goût d'inachevé et le sentiment de décevoir mon cousin. C'était sa demande depuis des années et elle n'a pas été entendue. Il a aidé tout le monde de là-haut depuis sa mort et son seul souhait, la chose qu'il réclame depuis 16 ans, ne sera pas réalisée. Il ne sera peut-être jamais exaucé. Bertrand quant à lui, ne saura sûrement jamais qu'il aura été et sera toujours, le héros de Sébastien.
Bertrand Rachel et Lou sont les seuls prénoms qui n'ont pas été changé.
CHAPITRE 4
J'ai fait la connaissance d’Élise, qui était l'ex petite amie de Sébastien celle que nous avions croisé en discothèque. Elle est venue me parler le jour de son anniversaire, à la fameuse journée "couscous" en son honneur. Elle a su tout de suite trouver les mots pour me donner envie de la connaître. Elle m’a avoué que le jour ou Seb nous avait présenté, elle avait craint terriblement que je ne le l’apprécie pas. Elle avait bien compris le lien qui nous unissait. Mon cousin lui, m'avais dit un jour en me parlant d'elle et surtout de sa séparation qu’il aurait adoré qu’on soit proche elle et moi car il était certain qu’on se serait très bien entendue. Il lui vouait un respect et un amour tellement fort... Personne ne pouvait dire du mal de son ex, il la défendait toujours bec et ongles, comme s'ils n'avaient jamais été séparés. A ce moment-là je me suis dit qu'elle avait vraiment beaucoup de chance car en général les ex, surtout lorsqu'ils ont été quittés, disent rarement du bien de la personne dont ils se sentent comme trahis. Le véritable amour, c'est reconnaître les qualités de l'autre peu importe la situation et accepter ses défauts en prenant en considération, que personne n'est parfait et que tout le monde a le droit à l'erreur. Lui reconnaissait qu’il l’avait délaissé petit à petit et qu’elle ne l’avait pas quitté sans raison.
Nous étions souvent ensemble avec Élise, j'avais trouvé en elle une alliée dans ma peine et une personne qui pouvait me comprendre. Sébastien avait eu raison, nous nous entendions à merveille. Dès que nos agendas nous le permettaient, nous nous retrouvions toutes les 3 : Élise, Jenna (sa meilleure amie) et moi. Jenna était également présente au "Symbol", elle faisait partie des personnes qui accompagnaient Élise lors de cette soirée. Les deux filles avaient un espace personnel avec salle de bains dans leurs habitations respectives, le rêve pour des jeunes de notre âge. C'était donc le plus simple et le plus pratique pour avoir un peu d'intimité, que de nous retrouver chez l'une ou chez l'autre. Nous avons passé des moments mémorables toutes les 3.
Elise savait que j'étais en contact avec Sébastien depuis des mois et elle me demanda mon aide. Elle avait besoin de lui parler et surtout, elle avait une chose importante à lui demander.
Nous avons "fait les verres" (système avec les lettres en cercle et le verre au centre). J'ai choisi cette technique car je voulais qu'elle le "sente" à travers le verre. Cette expérience a été particulièrement émouvante, j'ai pu ressentir l'amour qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre, c'était tellement beau et si fort. C'est assez étrange, car j'ai ressenti de l’envie, de ne pas moi-même éprouver ce genre de sentiment pour quelqu'un. Pourtant elle n'était pas à envier la pauvre : L'homme qu'elle avait aimé était décédé. Car ça n’a évidemment pas duré avec son copain. Il avait été là à un moment de sa vie ou elle s’était sentie seule mais n’avait jamais éprouvé de sentiments vis-à-vis de lui. Comme il est souvent dit : nous nous rendons compte de l'importance des personnes, lorsqu'elles disparaissent de nos vies. Élise pourrait en parler, car elle a énormément souffert de la perte de Sébastien. Elle s'est rendu compte que le quitter aura été la plus grosse erreur de sa vie et elle regrettera sûrement toute sa vie, de ne pas avoir passé à ses côtés, les derniers jours de vie de Sébastien.
Sa demande était simple : Elle avait perdu la chaîne en argent avec le pendentif en cœur que Sébastien lui avait offert et elle souhaitait qu'il l'aide à le retrouver. Pour certains, ce ne serait qu'une chaîne en argent sans réelle valeur, oui mais voilà, le cadeau ne venait pas de n'importe qui. L'amour de sa vie lui avait offert et cet homme ne reviendrait plus, parti pour retrouver les anges. Il avait une valeur inestimable. Il lui avait promis de l'aider.
Quelques jours plus tard, Elise m'appelle pour me raconter la nouvelle en pleurant d’émotion. A son réveil, elle a eu la surprise de découvrir que son collier, était posé à côté d'elle, sur l'oreiller. C'était lui. Il était venu la voir et avait exaucé sa demande en retrouvant et en lui rendant son pendentif. Il l'avait déposé juste à côté d'elle, pendant son sommeil. Cela faisait déjà plusieurs mois qu'il était décédé et le lit d'Elise avait bien sûr été changé de nombreuse fois, il était évident que cela ne pouvait être que lui. Élise était la plus heureuse des femmes et elle se rendait compte chaque jour, quel homme incroyable il avait été et continuait d'être pour elle.
Aujourd'hui elle a refait sa vie et à 2 enfants avec son mari.
Février 2014 les sorties étaient à nouveau au goût du jour avec les cousins : Leslie, Lolo et Aline. Cette dernière n’est pas vraiment notre cousine, c'est la belle-sœur de Gabriel, le plus jeune de mes 4 grands frères. Je l'adore Aline, depuis toujours. Nous avons été présentés lorsque nous avions une dizaine d'années et l'amitié s'est installée très rapidement, pour ne jamais finir. Elle est un membre à part entière de la famille désormais. De son vivant, Sébastien n'a jamais daigné que son frère se joigne à nous lors de nos soirées. Personne n'apprécie que les petits frères se mêlent à son groupe d'amis et les petits sont en général laissés de côté. Bien qu'il aurait évidemment préféré pouvoir partager ces moments avec son frère, Lolo était quand même vraiment très content de pouvoir enfin en profiter aussi. On enchaînait les discothèques, dansant toute la nuit au "Drungly", une boîte de nuit près de chez nous. Nous habitions tous dans le secteur, (sauf Aline qui passait alors la nuit chez moi) celle-ci nous arrangerait à tous et la musique qu'ils passaient était loin de nous déplaire. Leslie était prudente et évitait l'alcool lorsqu'elle devait prendre le volant. On apprend de ses erreurs lorsqu'elles ont de graves conséquences... C'est elle qui nous ramenait chaque week-end, d'où le choix d'une discothèque proche de nos lieux d'habitations. Je n'avais en effet pas le permis de conduire et ce n'est toujours pas le cas à ce jour. Le traumatisme était bien trop grand et j'avais une peur bleue du volant. J'ai tenté par deux fois de dépasser ma peur. Une première fois, en allant de temps en temps avec mon ex petit ami, qui était alors chauffeur routier. Ces petits voyages avaient pour but, de combattre cette peur que pouvait me procurer la route. On m'avait dit qu'en camion nous pouvions nous sentir plus en sécurité, au vu de la solidité et l'imposante carcasse de l'engin. Malheureusement, alors que je dormais, (épuisée par une grosse carence en fer qui durait depuis un mois) dans la couchette, le camion a glissé sur une plaque de verglas dans un rond-point. Celui-ci a terminé sa chute dans un fossé d'1m50 de hauteur et moi, dans le pare-brise. J'ai cru à cet instant que mon cœur allait exploser dans ma poitrine. La peur avait été si violente, que je ne pouvais plus respirer. J'ai bien cru que je ne reprendrai jamais une respiration normale. Je n'avais jamais ressenti ça auparavant. J’ai pu constater que les frayeurs subies pendant le sommeil sont multipliées.
On recommence tout. Je commençais à aller mieux et me laissais aller, me relaxais même, grâce à la bonne conduite de Guillaume, mon ex. Il aura fallu un petit bout de glace sur le sol, pour tout faire basculer et que toutes mes angoisses reviennent de plus belle. Comme vous pouvez vous l'imaginer, après cela il était pour moi impensable de toucher à un volant. J'ai tenté une seconde fois, une dizaine d'années plus tard de passer mon permis. Je me suis inscrite en accéléré avec mon neveu Julian, qui avait alors 18 ans. L'apprentissage du code se fait en 3 jours très intenses : du lundi au mercredi. Le troisième jour, un examen blanc est effectué et il ne faut pas dépasser les 7 fautes afin de pouvoir être présenté au véritable examen. Mon neveu avait révisé comme un fou : application pour smart phone, Internet etc... Il avait mis toutes les chances de son côté. Le lundi en bonne éponge à émotion que je suis, je sens le stress de toutes les personnes présentes et prêtes pour le grand moment. Tout le monde avait révisé. Tous, sauf moi. Je revenais d'un court séjour sur l'île de Mallorca et j'avais oublié mon bouquin de code qu'on nous remet, lors de l'inscription à l’auto-école. J'étais donc dans l'impossibilité d'apprendre quoi que ce soit là-bas. En effet, je ne disposais pas de connexion Internet depuis l'étranger et je n'avais pas été aussi prévoyante que Julian, en installant une application afin de réviser. Je me suis quand même donné à fond, ma concentration était à son maximum si bien, que le mercredi, je n'ai fait que 7 fautes. Je pouvais être présenté à l'examen. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Julian a fait 10 fautes. Je n'en revenais pas il avait tant travaillé pour avoir son code et il savait tout en principe, malheureusement la pression et le stress, auront fait échouer son examen blanc. Ce code lui aura donné du fil à retordre et lui aura coûté très cher... J'étais sur un petit nuage me disant que peut être enfin à plus de 30 ans, j'aurais mon permis. Le battement de cœur euphorique aura été de courte durée, car on m'annonça aussitôt qu'ils ne pouvaient pas me présenter au code, mon dossier n'étant pas revenu de la préfecture.
J'ai quand même fait mes 20 heures de conduite et ce n'est pas pour me vanter, mais je me débrouillais plutôt pas mal. On m'a rappelé seulement un mois et demi plus tard, pour me dire que mon dossier était prêt et que je devais me présenter à l'examen le jour même. Je sentais déjà que c'était foutu car comme on dit : il faut battre le fer tant qu'il est encore chaud. Trop de jours étaient passés et j'en avais déjà oublié la moitié. Cependant, comme je ne m'avoue jamais vaincue et que je suis du genre à penser que rien n'est impossible, je me suis rendue à cet examen. Manque de chance ce jour-là, j'ai fait tomber mon portefeuille et je ne m'en suis aperçu qu'une fois arrivée. Pas de carte d'identité, cela veut dire, pas de possibilité de passer l'examen. Je devais à nouveau attendre une date. Oui mais voilà, mon départ pour une nouvelle vie, dans un autre pays, était arrivé beaucoup trop rapidement et je n'ai jamais pu passer ce code, car on ne m'a pas rappelé à temps, malgré mes nombreuses relances téléphoniques. Comme je vous l'ai dit, je ne suis pas du genre à abandonner et j'ai décidé que j'allais me réinscrire au plus tôt. Je reviendrai sur le sujet plus tard, car à ce jour, je n'ai toujours pas mon permis et je vous expliquerai pourquoi. Je peux juste vous dire que quand le destin décide de quelque chose, une porte se ferme, les fenêtres et les volets avec !
C'est lors d'une soirée au "Drungly" que Lolo m'a présenté à mon ex, Guillaume, avec qui je suis restée de nombreuses années. Je ne pouvais pas écrire un livre et passer à côté de cette étape de ma vie. J'ai passé 7 années à ses côtés, ma plus longue relation à ce jour. Tout est allé très vite et s'est fait simplement, le temps filant à toute allure. Après 2 ans de vie commune, nous avons construit notre maison. Nous avons mis les mains à la patte, pour pratiquement toutes les étapes de la construction. Des fondations aux finitions, passant nos vacances et nos moments de libres, les mains dans la construction. C'est à ce moment-là que mon père m'a appris à faire le carrelage. Il est venu chaque jour, malgré ses 70 ans m'aider, ne rechignant jamais à la tâche. Je suis pourtant difficile et j'avoue avoir été particulièrement exigeante sur les finitions. Mon papa, je l'aime tellement.
Cette période aura été éprouvante physiquement car nous avions toujours quelque chose à faire sur la maison enfin surtout moi (je vous explique ça plus loin). Nous n'avions pas emprunté suffisamment d'argent à la banque pour qu'elle puisse être terminée, alors une bonne partie de nos salaires passait dans l'aménagement de celle-ci.
Notre maison était superbe, d'ailleurs, le premier à avoir visité la maison, quand elle a été mise en vente, lors de notre séparation, l'a acheté, se décidant sur le moment. Elle était pourtant encore en travaux : seul un étage avait été aménagé et tout l'extérieur était encore à faire. Elle était orange, avec les volets et piliers blancs, nous en étions très fières car nous l'avons pensé et dessiné entièrement. Elle était située en bout de lotissement et en hauteur, avec une magnifique vue sur les collines. De très beaux arbres fruitiers : un pêcher et un prunier qui, arrivé le printemps, florissaient l'un en blanc l'autre en rose, nous offrant un cadre digne d'un tableau de maître. Nous avions planté notre potager et nous allions, chaque jour récupérer le fruit de notre labeur. Qu'il était bon d'aller travailler le matin accompagné des petits écureuils, ou de croiser une famille de hérissons sur sa route. J'ai adoré vivre à la campagne, surtout que nous avions tous les commerces à proximité, dont un grand centre commercial à tout juste 800 mètres.
En apparence tout paraissait parfait mais ce n’était qu’une façade.
Avec Guillaume nous n'avions aucun point en commun, nous ne partagions absolument rien. Même au niveau des caractères nous étions complètement incompatibles : je suis positive, il était négatif. J'adore les gens, il ne supportait personne. Je suis optimiste il était pessimiste Je sais bien ce que vous vous dites : Mais alors pourquoi est-elle restée si longtemps avec lui ? Eh bien c'est très simple: J'ai tellement foi en l’être humain que je pense toujours que les gens peuvent changer. J'étais cette petite personne naïve qui croyait que tout le monde peut évoluer dans le bon sens. J'étais persuadée qu'avec le temps, à force de me côtoyer, moi si positive et enthousiaste pour tout, il s'ouvrirait aux autres. Comme pour beaucoup de monde dans mon cas, j'y ait cru. On dit que les gens sont comme le bon vin, meilleurs avec le temps. Je suis désolée de devoir dire que je ne suis pas d’accord avec la personne qui a un jour inventé ça… L’être humain devient pire avec le temps et ça ne va pas en s’arrangeant en vieillissant.
Guillaume était en souffrance, son père leurs avait tourné le dos à lui et à sa sœur Annah et le sujet était tabou. Il n'aura jamais parlé de ça avec moi, prétextant qu'il n'en n'avait que faire. Bien sûr, c'était on ne peut plus faux, mais je ne pouvais le contraindre à me parler de ce qui lui faisait mal.
Il était plutôt du genre je-m'en-foutiste, à me laisser m'occuper et me préoccuper de tout. Le ménage, la cuisine, les courses, les travaux, les RDV, je m'occupais de tout. Il en avait pris tellement l'habitude qu'il ne me respectait plus : il mangeait une banane ? Il jetait la peau dans l'évier. Il se déshabillait ? Les vêtements restaient là où ils les avaient retirés : salon, salle de bains, chambre, peu importait la pièce. Si je repassais le linge et que j'avais le malheur de le laisser plié sur le canapé pour aller aux toilettes ou pour m’occuper du repas, celui-ci était tout simplement jeté au sol par sa majesté le roi Guillaume, afin de pouvoir s'allonger. Ses occupations se limitaient à jouer sur sa console de jeux vidéo. Sous prétexte qu'il ne savait rien faire et qu’il n’aimait pas ça, il se déchargeait complètement de toute tâche ménagère mais aussi des travaux. Il m’aura aidé à la construction des murs car il était convenu dès le début avec la maçon que nous devions aider mais pour le reste… Je devais tout gérer. Non seulement il ne m'aidait pas, mais il était tellement bordélique, que si j'avais eu un enfant sous mon toit, je ne suis pas sûre que j'aurais eu autant de travail. Je n'étais plus une femme, j'en étais réduite à être là servante de la maison.
Il était également hypocondriaque (personne s'imaginant toutes sortes de maladies). J'avais le droit tous les jours à son appel du matin, ou il m'annonçait, en pleurs, qu'il avait une nouvelle tumeur, ou un nouveau cancer. Peu importe le problème, il était à chaque fois très grave, d'après lui. Pour ne rien arranger, il avait une grand-mère dépressive, qui avait un livre sur les maladies. Les deux se concertaient et se découvraient, ensemble, une nouvelle maladie incurable. Ce côté-là était très compliqué à accepter pour moi qui suis si positive. Côté intimité c’était le calme plat, nous vivions comme deux retraités alors que nous n’avions même pas 30 ans.
Toute cette négativité aura eu raison de moi je me suis éteinte au fil du Temps. Je ne prenais plus soin de moi, comme quelqu'un qui ne voit plus de lumière dans sa vie. Plus de maquillage, et des kilos à tout va. Le vrai déclic aura été le jour où je me suis décidée à me peser et que je me suis rendu compte que j'avais pris 27 kilos. Mon corps s'était forgé cette carapace dont il pensait avoir besoin, pour affronter un monde qu'il ne supportait plus. Une vie sans joie, sans rire, sans positivité. C'était sa façon à lui de se protéger de ceux qui me faisaient du mal. Je suis sûre que bon nombre de personnes vont se reconnaître en me lisant. Nous sommes beaucoup plus nombreux que nous ne l’imaginons, à nous enfermer dans un quotidien qui est loin de faire notre bonheur. Qu'était devenue la petite blonde coquette qui prenait soin de sa ligne ? La personne que je voyais dans le miroir m'était inconnue, sans étincelle dans les yeux. J’avais tellement changé, que lorsque je me baladais dans la ville ou j’ai grandi, personne ne me reconnaissait.
J'ai commencé à me confier à Leslie, ma cousine, sur mon envie de quitter Guillaume en avril, juste après notre retour de week-end. Nous étions partis pour Pâques dans le sud à trois, avec mon filleul Nolan. Il était très souvent chez nous, il aimait être avec nous et mon ex l'adorait. Dès que nous en avions l'occasion, il venait dormir à la maison. Je dois bien dire qu'il était très gâté chez nous, il était un peu l’enfant que nous n’avions pas. Après une dispute survenue pour une bêtise, je me suis enfermée dans ma chambre. J'avais besoin de me retrouver seule, je n'en pouvais plus de cette situation. Nolan m'a rejoint dans ma chambre pour me demander si je comptais quitter Guillaume. Je n’en revenais pas, mon neveu de 6 ans qui se doutait que mon couple n’allait pas bien. Nolan a parlé très tôt et a toujours été très intelligent. Nous pouvions avoir une discussion d’adultes avec lui mais j’étais loin de me douter que j’échangerai sur ma relation avec un enfant. Il en a profité pour me dire qu’il ne comprenait pas ma relation et pourquoi je restais avec lui qui était insupportable. Je me rappellerai toujours ce moment ou un enfant de 6 ans m’a convaincu de choisir d’être heureuse, car c’était clairement ce qu’il me disait. « Tu es ma tata et quoi que tu décides je suis avec toi ». J'ai reçu comme une gifle ce jour-là. Les enfants comprennent beaucoup plus de chose que nous pouvons nous l'imaginer et nous avons beaucoup à apprendre d’eux.
J'ai invité ma cousine Leslie en lui disant que j’avais besoin de me confier. Elle a été très surprise que je souhaite quitter une vie si facile en apparence, ou j'avais déjà tout ce dont tout le monde rêvait : Une maison, une vie stable, un chat et un chien. Elle m'a conseillé de rester en me rappelant que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs ? Certes mais elle n’est pas forcément sèche et pauvre en vie… Elle n’a pas u écouter mon mal être ce jour-là en me conseillant de bien réfléchir et que ce n’était pas une bonne idée. Elle m’a rappelé combien mes parents aimaient Guillaume et comme j’allais décevoir tout le monde. Et enfin, elle m’a souligné à quel point m’aimait Guillaume et qu’il ne pourrait pas vivre sans moi. Mes parents adoraient Guillaume et lui, avait trouvé la grande famille qu'il n'avait pas eue. Il n'avait que sa mère une sœur, ses grands-parents maternels et sa grand-mère paternelle, qu'il ne voyait que 3 fois par an. Elle était méchante et aigrie, vivant recluse, dans un vieux village de la Creuse. Il avait un cousin, un oncle et une tante avec qui, sa mère et lui, n'entretenaient que très peu de rapports. J'adorais ma belle-mère, Jeanne une femme forte et incroyable qui était le véritable opposé de son fils.
J'ai laissé durer cette situation près d'un an encore, après ma confession auprès de ma cousine, qui était ma confidente. Durant cette année-là, les discussions allaient bon train, si bien que pour un oui ou pour un non nous ne nous adressions plus la parole. Je passais mes soirées à regarder la télévision dans la chambre alors que lui la visionnait dans le salon. Nous ne partagions plus rien, pas même un repas. Lors de nos engueulades, je le menaçais de le quitter s’il ne changeait pas. J'ai repris ma vie en main : régime et nouvelle coiffure, j'étais bien décidé à me retrouver. De savoir que ma décision était prise et que j'allais laisser tout ce qui me rendait malheureuse derrière, Les kilos s'envolaient. Ils fondaient comme neige au soleil. J'ai perdu sans vraiment me priver : 13.5 kilos en un mois. Comme si mon corps retirait peu à peu sa carapace. J'ai réussi à perdre tout mon poids en exactement 6 mois. Les problèmes émotionnels ont un impact sur notre physique, j'ai pu constater que cela est exact. Je suis assez fière de mon parcours et si je n'acceptais pas ma vie en cachant des années durant cette perte de poids, aux personnes que je n'avais pas vu depuis longtemps, aujourd'hui j'en suis ravie. Ce n'était pas le fait d'avoir maigris que je n'acceptais pas non, ce que je refusais clairement, c'était d'avoir pris des kilos. Je me trouvais horrible et je ne voulais que personne ne tombe sur des photos de cette période de ma vie. J'aurais eu besoin de 5 ans, pour afficher mes photos avant / après et beaucoup sont restés très surpris, ne m'ayant jamais vu en surpoids, étant donné que je vivais à l'écart de tous.
Le jour de mon départ, j’ai laissé ma voisine Mylène complètement effondrée. Il faut dire, que nous n'avions pas de simples rapports de voisinage avec Mylène, Xavier et leurs 4 enfants. Nous avons acheté le terrain ensemble, dans le but de réduire le coût de celui-ci. Nous ne les connaissions pas avant la signature du compromis de vente. J'avais mis une annonce dans le but de trouver un couple, afin d'acheter en deux parties un terrain divisible que nous avons fait partager par un géomètre. C'est Xavier qui a trouvé ce petit coin de paradis sur Tignieu étant eux-mêmes du coin. Nous, en bons citadins, n’avions jamais entendus parler de la ville de Tignieu-Jameyzieu, qui n'est pourtant pas si éloigné que cela de Lyon. Seulement 30 minutes la séparent de la grande ville. Nous y avons tout fait ensemble : construction partage d'idées et d'astuces, pleurs rires et fatigue. C'était comme si nous avions formé une grande famille très unie. Tous les jours avec Mylène nous nous retrouvions à papoter, moi par ma fenêtre, elle depuis son jardin. Nous étions devenus de très bons amis. Il y a des gens qui marquent votre vie et eux, font partie de ce petit cercle de personnes que je n'oublierai pas. La magnifique famille Gourtan, restera à jamais dans mon cœur.
Mes parents sont tombés des nus et je peux les comprendre. Je ne parle jamais de mes problèmes avec eux et encore moins quand il s'agit de mon couple. J'ai toujours été très secrète et je ne raconte pas mes soucis ou mes joies, en ce qui concerne l'amour avec eux. Ils sont d'une autre époque et l'éducation que nous avons eu avec mes frères, fait, qu'aucun d'entre nous, ne parle de ce qu'il se passe chez lui. J'ai eu des périodes très difficiles, que vous découvrirez au fil de votre lecture et à aucun moment, je ne me confie à mes parents. Leur écart d’âge avec moi, a longtemps été un gros frein dans nos échanges et nous avons eu beaucoup de mal à nous comprendre. J'ai aujourd'hui 36 ans et je n’ai pas eu la chance d'avoir des d'enfants. Je sais que je n'en n'aurais pas après 40 ans, pour ne pas reproduire ce que j'ai vécu avec mon père et ma mère. La communication est la base de toute entente et elle était beaucoup trop restreinte à mon goût. A vrai dire, mon père était très ouvert à côté de ma mère, toujours sur ses gardes, à surveiller le qu'en dira-t-on. Mon papa, lui au contraire, était même plus ouvert que certains de mes frères. Si on lui posait la question sur l'homosexualité il répondait " il y en a toujours eu, mais à l'époque ils étaient obligés de se cacher. Les temps ont changé, si un de mes fils est gay et bien que veux-tu y faire ? C'est son choix. C'est ton enfant, tu acceptes toujours tout de tes enfants parce que tu les aimes". Ma mère aurait eu une réponse bien plus catégorique. Elle était pourtant sa cadette de 6 ans mais malgré tout, mon père évoluait avec le temps qui passait.
A ce jour je suis maman et les choses ont bien changé pour moi.
Jeanne, la mère de Guillaume quant à elle, était inconsolable, je savais que la séparation ferait du mal à mon entourage, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit si dur pour elle. Elle m'a fait promettre de ne pas couper les liens qui nous unissaient et je n'en avais évidemment pas l'intention. Même après 6 ans de séparation avec Guillaume et même si avec son fils nous avons coupés les ponts, nos liens avec Jeanne sont restés intacts. Nous nous réunissons assez souvent pour partager un moment, autour d'un bon petit plat, accompagné de ma mère, avec qui elle a gardé aussi contacte. Cela étonne souvent le monde, de savoir qu'une belle-mère aime sa belle-fille et surtout au point de ne pas vouloir la perdre. Jeanne n'est pas commune, elle est exceptionnelle autant de l'intérieur que de l'extérieur. Elle n'a malheureusement jamais eu de chance en amour, tous les hommes qui ont croisés sa vie l'ont rabaissé et ne l'ont pas apprécié à sa juste valeur. J'espère qu'elle trouvera un jour une personne qui sera à la hauteur de sa valeur, je lui souhaite de tout cœur.
Guillaume quant à lui, avait l'air d'être soulagé aussi que cette situation prenne fin. Il n'y avait plus d'amour ni même d'affection. Il avait lui aussi commencé à changer, appréciant les sorties avec des copains perdus de vue et retrouvé grâce aux réseaux sociaux. Notre séparation nous a fait le plus grand bien à tous les deux. Elle aura été une belle leçon de vie à savoir : Ne jamais attendre que les gens changent et ne jamais vivre comme les autres voudraient que nous vivions. C’est de notre vie qu’il s’agit. Nos choix. Nos décisions.
Aujourd'hui Guillaume n'a pas refait sa vie et a changé complètement : lui qui avait peur de l'avion passe sa vie à voyager. Lui qui passait ses journées à jouer à la console de jeux est maintenant coach sportif en salle de sport et passe son temps loibre à faire du trail en montagne. Je suis heureuse qu'il est à ce point changé. Il n'a pas refait sa vie et n'a pas d'enfants.
Salut
Premierement felicitation pour le travail qui tu as accomplis sur toi meme..
Deuxiemement ,bravo pour ce debut de livre..
Cest passionnant..hate de lire la suite et d en connaitre plus sur ta vie.
Prend soin de toi
Belle journee